Conclusion de l’atelier et recommandations
Une GVHD aiguë doit être envisagée en cas de symptômes cliniques évocateurs après allogreffe de CSH. Elle survient généralement à partir de J15 sauf en cas de greffe mismatch où les signes peuvent éventuellement apparaître plus précocement, notamment dès la sortie d’aplasie. Cette date doit donc être considérée comme aléatoire.
La limite d’apparition jusqu’à J100 de la GVHD aiguë n’est plus retenue. C’est donc la présentation clinique qui est importante, en particulier dans les greffes à conditionnement atténué (RIC) [1-4].
La classifi cation utilisée reste celle de Glucksberg [5].
GVHD digestive
Explorations complémentaires possibles :
- rectosigmoïdoscopie ;
- fi broscopie haute en cas de signes fonctionnels.
Le matériel biopsié doit être analysé en anatomopathologie et en microbiologie.
La vidéocapsule est à discuter même en l’absence de diagnostic formel car il s’agit d’une technique prometteuse [6, 7].
Lors d’une indication d’exploration digestive pour diarrhée, il est nécessaire de rechercher une atteinte virale en ajoutant dans le bilan une évaluation sanguine par PCR (EBV, CMV, adénovirus, HHV6). Refaire par ailleurs des coprocultures en précisant la recherche de clostridium difficile.
Peau
Le tableau étant essentiellement clinique, la biopsie cutanée n’apparaît pas indispensable en première intention.
Une recherche sanguine par PCR du CMV, adénovirus et HHV6 pourra être réalisée de façon concomitante.
Foie
La biopsie est à discuter s’il n’y a pas d’autre site concomitant de GVHD aiguë, après avoir éliminé une autre cause et en cas de bilirubine > à 50 μmol/L, en voie d’ascension.
Suivi
L’évaluation de l’évolution de la GVHD aiguë doit être faite selon la classifi cation de Glucksberg à chaque examen clinique.
Les explorations ne sont pas à renouveler en cas d’amélioration clinique et ne seront indiquées qu’en cas de réapparition ou de persistance des signes.
Questions résiduelles à explorer
Histologie :
- GVHD digestive : problème du diagnostic dans les 21 premiers jours où la toxicité du conditionnement entraîne des lésions d’apoptose similaire à la GVHD [8].
- Biopsie cutanée : en cas de réalisation, quelle attitude à avoir en fonction des résultats ?
RÉFÉRENCES
1. Mielcarek M, Martin PJ, Leisenring W, et al. Graft-versus-host disease after nonmyeloablative versus conventional hematopoietic stem cell transplantation. Blood 2003 ; 102 : 756-62.
2. Filipovich AH, Weisdorf D, Pavletic S, et al. National Institutes of Health consensus development project on criteria for clinical trials in chronic graft-versus-host disease: I. Diagnosis and staging working
group report. Biol Blood Marrow Transplant 2005 ; 11 : 945-56.
3. Couriel D, Caldera H, Champlin R, Komanduri K. Acute graft-versushost disease: pathophysiology, clinical manifestations, and management. Cancer 2004 ; 101 : 1936-46.
4. Vigorito AC, Campregher PV, Storer BE, et al. Evaluation of NIH consensus criteria for classifi cation of late acute and chronic GVHD. Blood 2009 ; 114 : 702-8.
5. Przepiorka D, Weisdorf D, Martin P, et al. 1994 Consensus Conference on Acute GVHD Grading. Bone Marrow Transplant 1995 ; 15 : 825-8.
6. Yakoub-Agha I, Maunoury V, Wacrenier A, et al. Impact of Small Bowel Exploration Using Video-Capsule Endoscopy in the Management of Acute Gastrointestinal Graft-versus-Host Disease. Transplantation 2004 ; 78 : 1697-701.
7. Neumann S, Schoppmeyer K, Lange T, et al. Wireless capsule endoscopy for diagnosis of acute intestinal graft-versus-host disease. Gastrointest Endosc 2007 ; 65 : 403-9.
8. Iqbal N, Salzman D, Lazenby AJ, Wilcox CM. Diagnosis of gastrointestinal graft-versus-host disease. Am J Gastroenterol 2000 ; 95 : 3034-8.